Prévoir l’imprévu

Par Jean-Paul VANDERLINDEN
Comment citer cet article
Jean-Paul VANDERLINDEN, "Prévoir l’imprévu", CERISCOPE Environnement, 2014, [en ligne], consulté le 15/10/2024, URL : http://ceriscope.sciences-po.fr/environnement/content/prevoir-l-imprevu

L’approche par scénarisation inductive est quant à elle privilégiée pour l’exploration des bifurcations critiques. Cette approche est donc liée à la partie gauche de la typologie représentée dans le tableau de typologie. A nouveau, il est possible d’identifier une succession d’étapes : identification des enjeux-clés ; identification d’évènements-clés ; caractérisation soignée de ces évènements ; établissement des liens entre forces motrices et évènements ; réalisation du scénario.

De la même façon que pour la scénarisation déductive, l’identification des enjeux-clés permet de clarifier les motivations. Ensuite, l’approche inductive est fort différente. L’accent est mis sur l’identification des bifurcations-clés, l’identification d’évènements susceptibles de faire dévier le système vers des états différents. Ces événements sont caractérisés avec soin, en particulier pour qui concerne leurs implications pour la prise de décisions. Ce n’est qu’ensuite que les forces motrices sont analysées, mais en se focalisant sur leur lien avec ces bifurcations-clés.

On peut comprendre la scénarisation inductive comme une évolution de la scénarisation déductive. Cette évolution s’explique par le désir de concentrer l’utilisation des ressources (temps de calcul, analyse d’arbre de décision) non pour se représenter un ensemble d’avenirs mais pour se préparer à faire face à une série d’étapes critiques par lesquelles il se peut que l’on soit obligé de passer.