, 2014, [en ligne], consulté le
09/11/2024, URL : http://ceriscope.sciences-po.fr/environnement/content/prevoir-l-imprevu
Une fois ces éléments posés, il est important de constater que si la scénarisation relève de l’appréhension d’avenirs frappés d’incertitude absolue, elle porte simultanément tant sur les bifurcations elles-mêmes (les causes de l’incertitude) que sur les points d’arrivée potentiels. En effet, en reformulant les propos tenus précédemment, nous pourrions dire que la valeur ajoutée de la scénarisation est de permettre d’envisager des avenirs plausibles, avenirs eux-mêmes déterminés par des bifurcations non probabilisables. La description de ces bifurcations peuvent être comprise comme relevant de la prospective au même titre que l’appréhension d’avenirs plausibles. Cela nous amène à préciser l’imprévu non plus uniquement en fonction de sa nature, mais également en termes de topologie. La figure ci-dessous présente cette double caractérisation en s’appuyant sur les exemples utilisés plus tôt.
Si avenirs plausibles et bifurcations peuvent être associés, il est alors possible d’imaginer que la prospective puisse permettre non seulement de prévoir l’imprévu mais également d’agir sur celui-ci en anticipant les bifurcations potentielles afin de disposer d’une ligne de conduite face aux bifurcations elles-mêmes. Ce constat, né de la pratique de la prospective, a mené au développement de trois approches pour l’élaboration de scénarios prospectifs. Une première approche se concentre sur l’exploration des avenirs plausibles, une seconde sur l’identification des bifurcations critiques par rapport à des enjeux identifiés et une troisième consiste à définir un avenir souhaité afin de déterminer quel sentier suivre, eu égard aux bifurcations potentielles rencontrées chemin faisant.