Délimitation / démarcation 

Syndiquer le contenu
Par Pavin Chachavalpongpun

Comme le dit un adage thaïlandais, « on choisit ses amis, on ne choisit pas ses voisins ». Les relations entre Bangkok et Phnom Penh en sont une parfaite illustration. Le 22 avril 2011, de nouveaux affrontements entre les deux pays ont eu lieu. Le conflit a déjà fait plusieurs dizaines de morts et plusieurs centaines de blessés civils et militaires. Les affrontements armés ne semblent pas près de cesser et sont considérés comme les plus graves dans la région depuis l’instauration de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) en 1967.

Par Alain Dieckhoff

« Dépouillez le sionisme du principe territorial et vous avez détruit son caractère et effacé ce qui le distingue des périodes précédentes ». C’est ainsi que l’essayiste Jacob Klatzkin (1882-1948) définit l’originalité de l’entreprise sioniste : la reconstruction de la nation juive passe par son regroupement territorial, à l’intérieur d’un espace souverain. Le sionisme se présente, ainsi, comme un projet avant tout géographique. Pour reprendre une formule alors en vogue : il s’agit pour les Juifs d’échanger beaucoup d’histoire contre un peu de géographie.

Par Roland Marchal

Un discours convenu sur les frontières en Afrique les décrit comme arbitraires, divisant des groupes ethniques supposés immuables et homogènes, etc. Cette représentation ne s’appuie sur rien, sauf l’ignorance. Les frontières en Afrique sont, comme ailleurs, « du temps dans des espaces », c'est-à-dire des objets historiques. Elles ont été, pour l’essentiel, dessinées entre 1885 et 1910, sans doute la seule véritable spécificité du continent de ce point de vue.

Par Frédéric Lasserre

Deux grandes questions politico-juridiques structurent les relations des pays riverains de l’océan Arctique. Le premier concerne le statut des eaux des passages arctiques, passage du nord-ouest et du nord-est, que la Russie et le Canada considèrent comme intérieures, ce que contestent tant les États-Unis que l’Union européenne. Le second débat concerne la définition des frontières des espaces maritimes arctiques, zones économiques exclusives (ZEE) et plateaux continentaux élargis.

Par Alexandra Bellayer Roille

Mers et océans ont fort longtemps été appréhendés comme des espaces dédiés à la communication et aux échanges. Les espaces marins n’étaient conçus comme ressources alimentaires potentielles qu’à proximité du littoral. Au-delà des zones côtières, le droit romain envisageait la mer comme une res communis, ouverte à la liberté de navigation et d'utilisation libre pour chacun. Les intérêts des États côtiers ou du pavillon, vont cependant s'opposer régulièrement et provoquer des revendications étatiques croissantes.

Par Jean-Marc Sorel

La frontière s’enracine dans l’histoire et se confond avec les origines du droit international. Elle apparaît désormais principalement comme l’instrument de la séparation de deux souverainetés et comme un élément déterminant de la stato-génèse qui conditionne la réalisation du titre territorial. On a pu, à cet égard, évoquer une véritable « obsession du territoire » pour les États. Mais, loin d’être un phénomène uniquement historique, la frontière reste l’objet de toutes les attentions dans le droit international contemporain.