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Pauvreté et inégalités en RussiePar Lidia PROKOFIEVA
Comment citer cet articleLidia PROKOFIEVA, "Pauvreté et inégalités en Russie", CERISCOPE Pauvreté, 2012, [en ligne], consulté le 07/10/2024, URL : http://ceriscope.sciences-po.fr/pauvrete/content/part5/la-pauvrete-et-l-inegalite-en-russiePlan de l'article:
Précisions méthodologiques Le choix de la méthode de mesure de la pauvreté dépend en particulier des formes de celle-ci (absolue ou relative) qui prédominent dans la société. La pauvreté absolue se caractérise par un état dans lequel un individu ou un ménage ne peut pas satisfaire ses besoins de base (nourriture, vêtements, logement). La pauvreté relative est définie en tenant compte des standards de niveau de vie de la société considérée. Elle se caractérise par une impossibilité à atteindre ou maintenir sa situation de bien-être au niveau moyen de cette société. La pauvreté relative existe à tous les niveaux de développement d’une société et à chaque étape de son évolution. Les définitions nationales sont loin d’être unifiées. Les approches habituellement qualifiées d’absolues sont adoptées aux Etats-Unis, dans plusieurs pays anglo-saxons (Australie) et dans certains pays d'Europe orientale (Russie). Cette approche de la pauvreté était déjà utilisée durant la période soviétique. L’Europe occidentale a une tradition d’approche relative. La pauvreté y est envisagée comme une forme d’inégalité : sont pauvres les personnes ou les ménages dont le niveau de vie est très inférieur à celui de la majorité de la population et se situe au-dessous de 40% à 60% du revenu moyen. En 1992, après la libéralisation des prix, environ 70% de la population russe s’est retrouvée avec des revenus inférieurs à la valeur du minimum vital de l'époque de l’Union soviétique, ce qui contredisait l’idée selon laquelle les pauvres étaient des marginaux, des exclus de la société. Cette chute brutale du niveau au début des années 1990 a contraint le gouvernement à définir une nouvelle méthode de calcul fondée sur une approche absolue, toujours utilisée aujourd'hui par l’Etat russe. Cette méthode considère comme pauvres les foyers ou les personnes dont les revenus monétaires sont inférieurs au minimum vital. En 1992, un nouveau panier de consommation minimum est fixé, dont la valeur est deux fois inférieure à l'ex-minimum vital soviétique.L’élément principal de cepanier– l’assortiment minimal de produits alimentaires – a été élaboré par l’Institut de l’alimentation de l’Académie des sciences médicales de la Russie. Il tient compte des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé qui se fondent sur la valeur énergétique et les nutriments nécessaires à l’organisme humain.Les produits alimentaires sont réunies en onze groupes agrégés (pain et produits de boulangerie ; pommes de terre ; légumes et cucurbitacées ; fruits ; sucre et confiseries ; produits de boucherie ; poisson ; produits laitiers ; œufs, huiles et autres graisses ; autres produits parmi lesquels thé, sel, épices). La part des dépenses alimentaires a été fixée à 68,3%du minimum vital. En 2000, le panier minimal de consommation a été une première fois élargi pour y inclure en détail les dépenses non alimentaires. Les assortiments minimaux des produits non-alimentaires sont établis d’après les résultats des enquêtes de ménages compte tenu des données sur la situation des familles à bas revenus et de la date de validité des objets. En 2005, le paniera de nouveau étéélargi. Aujourd'hui, Rosstat définit comme pauvres les personnes dont le revenu moyen mensuel est inférieur au minimum vital, c'est-à-dire au prix du panier de consommation minimal. En Russie, comme dans l’ex-URSS, l’enquête menée annuellement par Rosstat sur 49 000 ménages de toutes les régions du pays constitue la principale source d’information sur le niveau et la structure des revenus de la population. L’évaluation officielle du niveau de pauvreté n'est pas obtenue à partir de l’analyse des résultats mais sur une distribution modélisée des revenus, ce qui se justifie par le fait qu’une part importante des revenus n’est pas déclarée (deuxième emploi « au noir », location d’un appartement ou de services informels). Parallèlement, la gratuité des services de l’enseignement et de la santé n’existe plus, ce qui explique pourquoi le minimum de subsistance, calculé sans prendre en compte les dépenses d’éducation et de soins médicaux, a cessé de refléter les besoins minimaux de la population. »
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Le Ceriscope est une publication scientifique du Centre de recherches internationales (CERI) réalisée en partenariat avec l'Atelier de cartographie de Sciences Po L'enjeu mondialReligion et politique La collection Ceriscopes s’est achevée. Retrouvez-nous sur le site de L’Enjeu mondial, la nouvelle publication annuelle du CERI. Mots-clés du CERISCOPE PauvretéCERISCOPESceriscope
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