Le gouvernement mondial des catastrophes « naturelles »

Par Sandrine REVET
Comment citer cet article
Sandrine REVET, "Le gouvernement mondial des catastrophes « naturelles »", CERISCOPE Environnement, 2014, [en ligne], consulté le 10/11/2024, URL : http://ceriscope.sciences-po.fr/environnement/content/part3/le-gouvernement-mondial-des-catastrophes-naturelles

Si la Décennie parvient à faire émerger un certain nombre de paradigmes et élargit notablement la notion de prévention au-delà du seul cadrage technologique, la problématique de la RRC reste cependant une thématique relativement faible. A la fin de la Décennie en 1999, alors que se pose la question de son prolongement sous une forme plus institutionnalisée, le bilan est amer. Les Etats, notamment, sont montrés du doigt par le secrétariat de la Décennie pour leur faible engagement dans la thématique de la prévention. Après une bataille bureaucratique dont les Nations unies ont le secret, la Décennie est pourtant prolongée en 2000 en une Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles (ISDR), mais faiblement dotée en postes et en parts de budget. La petite équipe, alors une quinzaine de personnes réunies dans des bureaux à Genève, commence à mettre en place un système de partenariats devant impliquer les gouvernements, les agences internationales, les grandes ONG et les bailleurs de fonds. Les objectifs de l’ISDR sont clairement orientés vers la réduction de la vulnérabilité humaine. Les importantes résistances que le projet rencontre au sein même des Nations unies de la part d’agences comme le PNUD, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) ou l’Unicef, qui craignent de perdre un partie de leur mandat, n’empêche pas l’ISDR de se développer lentement, même si elle ne possède pas la capacité ni le mandat pour agir directement ou mettre en place des projets.