, 2014, [en ligne], consulté le
11/10/2024, URL : http://ceriscope.sciences-po.fr/environnement/content/part2/eau-conflit-cooperation
La rareté des ressources en eau, aggravée par la croissance de la population, la croissance économique et les conséquences des changements climatiques au niveau mondial, a alimenté l’hypothèse de l’imminence de « guerres de l’eau » qui marqueraient le XXIe siècle. Cependant, malgré ces conjectures, aucun conflit armé ayant l’eau pour enjeu n’a eu lieu jusqu’à présent. Certes, l’accès à l’eau a agi comme catalyseur de certaines tensions interétatiques, mais il n’a jamais représenté la seule ou principale raison de l’éclatement d’une guerre.
Les cas des bassins du Jourdain et du Nil illustrent l’importance des mécanismes de coopération pour la régulation des ressources en eau. Contrairement à une idée reçue très répandue, la présence d’un hégémon parmi les pays riverains du fleuve n’est pas toujours conflictuelle, et la véritable variable déterminante est plutôt l’existence de mécanismes de coopération institutionnalisés et de canaux alternatifs de satisfaction des besoins des différents pays.
Toutefois, le problème de la rareté hydrique va probablement persister et s’aggraver à l’avenir, et nécessitera des solutions efficaces non seulement en matière d’accès individuel à l’eau douce, mais aussi en matière de partage des ressources hydriques transfrontalières. Dans cette perspective, il est primordial que des règles claires et efficaces de partage international des ressources en eau soient établies, qui permettraient d’éviter des conflits et constitueraient une base solide pour la recherche de solutions coopératives.